Environnement

Publié le mercredi 30 novembre 2022

ÉTAT DES LIEUX DE LA FLORE REMARQUABLE DE BELLE-ILE EN 2019

Une étude du Conservatoire Botanique National de Brest, réalisée en 2019 avec la collaboration de monsieur Yves Brien, botaniste amateur, a permis de rassembler les connaissances et les enjeux de la flore remarquable de l’île.

Elle a ainsi recensé 94 espèces de flore « remarquable », dont 32 protégées au niveau national ou breton, et 64 inscrites sur la liste rouge UICN de la flore vasculaire de Bretagne dans les catégories des taxons menacés à quasi-menacés.

Ce nombre important d’espèces végétales à enjeu fait que Belle-Île abrite ainsi 25% de la flore menacée de Bretagne et est reconnue comme « hot spot » botanique en Bretagne voire à l’échelle du Grand Ouest.

Ceci s’explique notamment par un contexte climatique, géologique et pédologique particulier, ainsi que par des pratiques agricoles historiquement extensives sur certains milieux.

 

DES ESPÈCES À ENJEU MAJEUR DE CONSERVATION

Sur les 94 espèces recensées, 4 sont considérées comme à enjeu majeur de conservation :

  • L’Aster Linosyris (sous-espèce armoricanus), connue seulement en 3 localités en France, dont 2 à Belle-Ile dans les habitats de pelouses littorales ;
  • Le Glaïeul d’Illyrie : habituellement dispersé dans les pelouses sèches dans l’Ouest de la France, on le retrouve à Belle-Ile dans des prairies moyennement humides, avec les effectifs les plus importants de Bretagne ;
  • La Carotte de Gadeceau, forme naine de la carotte sauvage, signalée dans le monde uniquement en Bretagne, en Pays de la Loire et au Pays Basques, dans les pelouses de haut de falaises ;
  • La Renouée de Ray, petite plante grimpante des hauts de plage poussant au niveau de la laisse de mer, signalée en de très rares endroits du littoral de Manche-Atlantique, dont plusieurs stations à Belle-Ile.

La conservation de ces espèces spécifiquement représente une enjeu national, voire mondial. De nombreuses autres espèces présentent également des enjeux forts de conservation. Elles sont concentrées essentiellement sur le littoral de l’île, et notamment sur quelques secteurs remarquables.

 

Un plan d’actions sur 6 sites prioritaires

6 secteurs ont été identifiés comme remarquables car présentant une forte concentration d’espèces végétales à enjeu : Herlin-Baluden, Donnant, Vazen, Kérel, Deubord, et les Grands Sables.
Il s’agit également des sites sur lesquels l’état des stations de flore nécessite des actions des gestion (lutte contre l’embroussaillement notamment).

Un plan d’actions a donc été établi pour les 6 prochaines années.

Il sera mis en œuvre directement par le service des espaces naturels ou via des partenariats avec des exploitants agricoles, par exemple, ou encore via des prestations ponctuelles.

Sur le site de Donnant par exemple, des actions de débroussaillage manuel, de gyrobroyage et de coupe de résineux permettront de limiter l’enfrichement des pelouses d’affleurements rocheux et de pelouses des dunes, qui hébergent des espèces rares dont l’Aster Lynosiris.

 

 

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