Économie,  Environnement

Publié le mercredi 30 novembre 2022

L’Etat est compétent en matière d’énergie, qu’il s’agisse d’implantation d’équipements de production ou de fonctionnement des réseaux. De plus, les Régions fixent les objectifs en matière de développement de l’exploitation des énergies renouvelables.

Dans ces conditions, les positions des collectivités locales concernées par l’implantation du parc éolien flottant au large de Belle-Ile-en-Mer ne peuvent s’exprimer que dans le cadre du débat public préalable mené par l’Etat ou-et au titre de l’article L142-4 du code de l’Environnement (« Les collectivités territoriales et leurs groupements peuvent exercer les droits reconnus à la partie civile en ce qui concerne les faits portant un préjudice direct ou indirect au territoire sur lequel ils exercent leurs compétences »).

 

Concernant le débat public préalable relatif au projet éolien flottant au sud de la Bretagne (organisé du 20 juillet au 21 décembre 2020), il n’a pas permis de débattre du choix d’implantation.

En premier lieu, force est de constater la sous mobilisation locale liée non seulement à une confusion avec le projet éolien flottant « Groix / Belle-Ile », mais surtout à la focalisation de l’attention sur la gestion de la pandémie de COVID19. En second lieu et plus préoccupant, l’implantation semblait scellée avant l’issue du débat public, telles qu’en témoignent les décisions prises (saisine de la CNDP par la ministre de la transition écologique et solidaire du 22 novembre 2019 et courrier du préfet de Région et du Président du Conseil régional de Bretagne du 26 novembre 2019). Les réunions de concertation, qui s’en sont suivies ensuite, n’avaient de concertation que le nom.

Concernant le préjudice direct ou indirect au territoire subi du fait de la localisation retenue pour le futur parc éolien flottant, il ne peut être jugé que fortement dommageable pour l’île, qu’il s’agisse de son impact :

  • Sur un paysage emblématique, reconnu nationalement, que les communes et l’intercommunalité n’ont eu de cesse de protéger par les politiques mises en œuvre localement ;
    • POS puis PLU communaux ;
    • Politiques de protection de la nature assumé dans le cadre de partenariats actifs avec le Conservatoire du Littoral, le Département et l’Etat – Natura 2000 ;
    • Gestion du site classé reconnue par l’affectation locale de la Taxe sur les passagers maritimes à destination de Belle Ile en Mer et du plan paysage en cours d’élaboration dans le cadre d’un appel à projet ministériel… 
  • Sur l’attractivité du territoire, autant pour la qualité de vie à l’année que pour l’économie touristique.

 

L’apparition cet été, dans l’horizon sud de l’île, du parc éolien de Saint Nazaire n’a fait qu’exacerber la réticence.

Il est pourtant situé à 30-35 km de la côte sud de Locmaria, là où le futur parc serait à seulement 20 km de la côte sauvage de Sauzon et de Bangor, et il se compose d’éoliennes d’une hauteur de 210 m, là où les futures éoliennes culmineraient à plus de 260 m. Fort de cette réalité et de la réaction de nombreux élus locaux ligériens, il est évident que les simulations présentées jusqu’alors, pour le projet au sud de la Bretagne, ne reflètent pas le(s) paysage(s) qui émergerait(aient) demain, de jour comme de nuit.

L’opportunité offerte par l’éolien flottant dans l’indispensable transition énergétique n’est pas en débat. Ce développement nécessite certainement des sacrifices dans l’horizon infini du large et dans l’un des derniers espaces de pleine nature du territoire français. Mais ici, pour être acceptable, aurait-il fallu qu’une démonstration partagée permette d’évacuer préalablement les autres scénarios.

Ce débat ne saurait être pollué par la question du versement d’une compensation des nuisances provoquées par les éoliennes. L’implantation au-delà de la Mer Territoriale, dans la Zone Economique Exclusive, est une nécessité, dès lors que cet éloignement annulerait l’impact paysager pour l’île. N’est ce pas d’ailleurs tout l’intérêt de la technologie flottante ?

 

Nous associant pleinement et complétant la motion prise par le Conseil Départemental du Morbihan sur ce même sujet, et dans le prolongement de la position fermement défendue par notre député, Monsieur Jimmy PAHUN, Madame la Présidente de la Communauté de Communes et les 4 maires de Belle-Ile-en-Mer demandent aujourd’hui avec insistance au gouvernement de revoir sa décision et de travailler en dialogue à une localisation significativement plus éloignée de l’île.

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